đ· Quelle critique numĂ©rique ?
Vincent Ciciliato, Jean-Jacques Gay, Annick Rivoire
Séminaire UR numérique
24/02/2021
-
Ebram Arazi, MIT, 1963
Séance du séminaire@laboNRV « hors les murs »
dans le cadre de l’UnitĂ© de Recherche NumĂ©rique de l’Esad Saint-Etienne/Ensba Lyon
Numérique en art et design : quelle critique pour la décennie 2020 ?
Intervenants :
Annick Rivoire;
Jean-Jacques Gay;
Vincent Ciciliato.
Modération : David-Olivier Lartigaud
Mercredi 24 février 2021, 14h
Lien Youtube : https://youtu.be/bpKQ5G-JsPE
đŹPapilloteđŹ en lien sur Poptronics : https://www.poptronics.fr/Papillote-dans-un-etat-critique
Dans les annĂ©es 60, Ă la naissance du « computer art », un travail important fut menĂ© par des figures pionniĂšres autour de questionnements esthĂ©tiques, thĂ©oriques et critiques. Parmi les auteurs francophones, Abraham Moles, qui rĂ©digea notamment le manifeste de « lâart permutationnel » fut certainement le plus actif. Lâartiste Vera Molnar eut Ă©galement, Ă cette pĂ©riode, une consĂ©quente production critique tournĂ©e vers son travail mais aussi vers la problĂ©matique de « lâordinateur en art ». Dans les annĂ©es suivantes, le thĂ©oricien Frank Popper, commissaire dâexposition (dont Electra au MusĂ©e d’art moderne de la ville de Paris en 1983) et auteurs de nombreux ouvrages sur lâart « Ă©lectronique » eut une importante influence pour la comprĂ©hension des enjeux liĂ©s Ă ce domaine. La gĂ©nĂ©ration suivante qui couvrit notamment les annĂ©es 80 et 90, est reprĂ©sentĂ©e par des auteurs et autrices tel.le.s Jean-Louis Boissier, Edmont Couchot, Anne-Marie Duguet, Louise Poissant ou bien encore Christine Buci-Glucksmann et Florence de MĂšredieu pour ne citer que des critiques dâexpression française.
Concernant les organes de diffusion, Ă la fin des annĂ©es 60, les catalogues dâexposition et actes de colloques furent les lieux privilĂ©giĂ©s du dĂ©veloppement dâune rĂ©flexion thĂ©orique et critique sur « lâordinateur en art » (Nove tendencije, Cybernetic Serendipity, Software, etc.) mais des revues orientĂ©es art, design et « mĂ©dias» virent Ă©galement le jour telles Bit International ou Radical Software. La revue Leonardo fondĂ©e en 1968 par lâingĂ©nieur Frank Malina pris une ampleur internationale durant les annĂ©es 70 et 80 devenant la rĂ©fĂ©rence sur les questions art/science auxquelles Ă©tĂ© associĂ©es certaines productions utilisant lâinformatique. A partir des annĂ©es 70, des magazines comme Opus International ouvrirent, timidement mais rĂ©guliĂšrement, leurs pages Ă des textes concernant les productions « par ordinateur ». Peu Ă peu, le numĂ©rique infusa les revues dâart qui ne lui rĂ©servĂšrent toutefois quâune place limitĂ©e notamment par des focus ou des numĂ©ros spĂ©ciaux, comme ce fut le cas pour Art Press. Des revues acadĂ©miques telle que la Revue dâesthĂ©tique ou des revues dâanalyse critique comme Alliage furent Ă©galement des lieux de rĂ©flexions et de dĂ©bats sur ces questions Ă partir des annĂ©es 80. Au milieu des annĂ©es 90, des magazines totalement ancrĂ©s dans la « culture numĂ©rique » apparurent. La revue italienne Neural en est probablement le fleuron, Mute(GB), Mondo 2000 (US) ou Wired (US) restant plus gĂ©nĂ©ralistes quoique attentives aux productions culturelles. Avec le dĂ©veloppement du rĂ©seau, nombre de parutions en ligne virent le jour dans un esprit contestataire, politique et hacktiviste hĂ©ritĂ© de Radical Software. A partir de 1995, la liste de diffusion nettime fut, par exemple, support Ă de nombreux textes importants liĂ©s, entre autre, au « net.art » et au « software art ». Concernant les sites internet, Rhizome.org fut et reste un acteur majeur dans le domaine.
Depuis les annĂ©es 2000, la gĂ©nĂ©ralisation de la culture vidĂ©oludique, des rĂ©seaux sociaux, lâapparition des fab lab, le mouvement artistique du post-internet et bien dâautres formes de la « culture numĂ©rique » ont transportĂ© les questionnements Ă une Ă©chelle sociĂ©tale englobante et incommensurable qui contraste avec ce qui pouvait paraĂźtre un intĂ©rĂȘt « de niche » jusquâau milieu des annĂ©es 90. En France, des revues papiers et/ou en ligne telles SynesthĂ©sie, MCD, Poptronics, Makery ou, dans une moindre part, 02, pour ne citer quâelles, se sont confrontĂ©es à la complexe tĂąche de tĂ©moigner de lâactualitĂ© tout en offrant de fines analyses critiques.
La session « NumĂ©rique en art et design : quelle critique pour la dĂ©cennie 2020 ? » proposera donc de revenir sur ces derniĂšres annĂ©es tout en ouvrant des perspectives sur lâavenir de la critique dans ce champ si complexe et mouvant du « numĂ©rique ».
Participants
Vincent CiciliatoÂ
Vincent Ciciliato est artiste multimĂ©dia et enseignant-chercheur en arts numĂ©riques Ă l’UniversitĂ© Jean Monnet de Saint-Ătienne, membre du laboratoire ECLLA (Ătudes du Contemporain en LittĂ©ratures, Langues et Arts). AprĂšs des Ă©tudes doctorales,il participe en 2010-12 au cursus de formation du Fresnoy â Studio National desarts contemporains. Ses recherches, autant plastiques que thĂ©oriques,questionnent les rapports entre temporalitĂ©s Ă©lectro-numĂ©riques et reprĂ©sentation gestuelle.
Jean-Jacques Gay Â
Critique dâart, Docteur en Science de la Communication et de lâInformation, membre de lâĂ©quipe CITU du Laboratoire Paragraphe de lâUniversitĂ© de Paris 8, Jean Jacques Gay est curateur, journaliste (Optical Sound, Artension et TurbulencesVidĂ©o), chargĂ© de mission auprĂšs de lâAICA France et directeur du festival accĂšs)s( cultures Ă©lectroniques de Pau. Il collabore avec diffĂ©rentes universitĂ©s et Ăcoles Nationales SupĂ©rieures dâArt (ENSBA, ENSAD) et, aprĂšs avoir Ă©tĂ© enseignant-chercheur Ă lâĂcole EuropĂ©enne SupĂ©rieure de lâImage Poitiers/AngoulĂȘme sur les narrations contemporaines et les arts technologiques, et reste consultant pour le Fresnoy, Studio National etinitiateur du format de rencontres Studio Critique (Aica, ADAGP,Fresnoy).
Annick Rivoire
Annick Rivoire, journaliste critique, observe les cultures et usages numĂ©riques depuis les dĂ©buts du Web, pour la presse nationale (LibĂ©ration, Courrier International) et Ă travers les mĂ©dias en ligne quâelle a fondĂ©s (Poptronics en 2007, Makery en 2014). Elle assure la conception Ă©ditoriale dâexpositions sur la science en transition, le jeu vidĂ©o, le Do it Yourself, lâart du code, a publiĂ© le livre Poptronics (Tombolo Presses, 2019), est co-auteure de BookNIAROF (2017), Second Life, un monde possible (2007).
https://www.poptronics.fr/
@Poptronicsfr
Lien vers la page sur le site de l’Esadse : https://www.citedudesign.com/fr/a/numerique-en-art-et-design-quelle-critique-pour-la-decennie-2020–662
Â
CREDITS
Rencontres organisĂ©es par lâunitĂ© de recherche Design et crĂ©ation de lâEsadse et soutenues par le ministĂšre de la Culture en partenariat scientifique avec les Archives de la critique dâart et artpress.
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Ebram Arazi, MIT, 1963
Séance du séminaire@laboNRV « hors les murs »
dans le cadre de l’UnitĂ© de Recherche NumĂ©rique de l’Esad Saint-Etienne/Ensba Lyon
Numérique en art et design : quelle critique pour la décennie 2020 ?
Intervenants :
Annick Rivoire;
Jean-Jacques Gay;
Vincent Ciciliato.
Modération : David-Olivier Lartigaud
Mercredi 24 février 2021, 14h
Lien Youtube : https://youtu.be/bpKQ5G-JsPE
đŹPapilloteđŹ en lien sur Poptronics : https://www.poptronics.fr/Papillote-dans-un-etat-critique
Dans les annĂ©es 60, Ă la naissance du « computer art », un travail important fut menĂ© par des figures pionniĂšres autour de questionnements esthĂ©tiques, thĂ©oriques et critiques. Parmi les auteurs francophones, Abraham Moles, qui rĂ©digea notamment le manifeste de « lâart permutationnel » fut certainement le plus actif. Lâartiste Vera Molnar eut Ă©galement, Ă cette pĂ©riode, une consĂ©quente production critique tournĂ©e vers son travail mais aussi vers la problĂ©matique de « lâordinateur en art ». Dans les annĂ©es suivantes, le thĂ©oricien Frank Popper, commissaire dâexposition (dont Electra au MusĂ©e d’art moderne de la ville de Paris en 1983) et auteurs de nombreux ouvrages sur lâart « Ă©lectronique » eut une importante influence pour la comprĂ©hension des enjeux liĂ©s Ă ce domaine. La gĂ©nĂ©ration suivante qui couvrit notamment les annĂ©es 80 et 90, est reprĂ©sentĂ©e par des auteurs et autrices tel.le.s Jean-Louis Boissier, Edmont Couchot, Anne-Marie Duguet, Louise Poissant ou bien encore Christine Buci-Glucksmann et Florence de MĂšredieu pour ne citer que des critiques dâexpression française.
Concernant les organes de diffusion, Ă la fin des annĂ©es 60, les catalogues dâexposition et actes de colloques furent les lieux privilĂ©giĂ©s du dĂ©veloppement dâune rĂ©flexion thĂ©orique et critique sur « lâordinateur en art » (Nove tendencije, Cybernetic Serendipity, Software, etc.) mais des revues orientĂ©es art, design et « mĂ©dias» virent Ă©galement le jour telles Bit International ou Radical Software. La revue Leonardo fondĂ©e en 1968 par lâingĂ©nieur Frank Malina pris une ampleur internationale durant les annĂ©es 70 et 80 devenant la rĂ©fĂ©rence sur les questions art/science auxquelles Ă©tĂ© associĂ©es certaines productions utilisant lâinformatique. A partir des annĂ©es 70, des magazines comme Opus International ouvrirent, timidement mais rĂ©guliĂšrement, leurs pages Ă des textes concernant les productions « par ordinateur ». Peu Ă peu, le numĂ©rique infusa les revues dâart qui ne lui rĂ©servĂšrent toutefois quâune place limitĂ©e notamment par des focus ou des numĂ©ros spĂ©ciaux, comme ce fut le cas pour Art Press. Des revues acadĂ©miques telle que la Revue dâesthĂ©tique ou des revues dâanalyse critique comme Alliage furent Ă©galement des lieux de rĂ©flexions et de dĂ©bats sur ces questions Ă partir des annĂ©es 80. Au milieu des annĂ©es 90, des magazines totalement ancrĂ©s dans la « culture numĂ©rique » apparurent. La revue italienne Neural en est probablement le fleuron, Mute(GB), Mondo 2000 (US) ou Wired (US) restant plus gĂ©nĂ©ralistes quoique attentives aux productions culturelles. Avec le dĂ©veloppement du rĂ©seau, nombre de parutions en ligne virent le jour dans un esprit contestataire, politique et hacktiviste hĂ©ritĂ© de Radical Software. A partir de 1995, la liste de diffusion nettime fut, par exemple, support Ă de nombreux textes importants liĂ©s, entre autre, au « net.art » et au « software art ». Concernant les sites internet, Rhizome.org fut et reste un acteur majeur dans le domaine.
Depuis les annĂ©es 2000, la gĂ©nĂ©ralisation de la culture vidĂ©oludique, des rĂ©seaux sociaux, lâapparition des fab lab, le mouvement artistique du post-internet et bien dâautres formes de la « culture numĂ©rique » ont transportĂ© les questionnements Ă une Ă©chelle sociĂ©tale englobante et incommensurable qui contraste avec ce qui pouvait paraĂźtre un intĂ©rĂȘt « de niche » jusquâau milieu des annĂ©es 90. En France, des revues papiers et/ou en ligne telles SynesthĂ©sie, MCD, Poptronics, Makery ou, dans une moindre part, 02, pour ne citer quâelles, se sont confrontĂ©es à la complexe tĂąche de tĂ©moigner de lâactualitĂ© tout en offrant de fines analyses critiques.
La session « NumĂ©rique en art et design : quelle critique pour la dĂ©cennie 2020 ? » proposera donc de revenir sur ces derniĂšres annĂ©es tout en ouvrant des perspectives sur lâavenir de la critique dans ce champ si complexe et mouvant du « numĂ©rique ».
Participants
Vincent CiciliatoÂ
Vincent Ciciliato est artiste multimĂ©dia et enseignant-chercheur en arts numĂ©riques Ă l’UniversitĂ© Jean Monnet de Saint-Ătienne, membre du laboratoire ECLLA (Ătudes du Contemporain en LittĂ©ratures, Langues et Arts). AprĂšs des Ă©tudes doctorales,il participe en 2010-12 au cursus de formation du Fresnoy â Studio National desarts contemporains. Ses recherches, autant plastiques que thĂ©oriques,questionnent les rapports entre temporalitĂ©s Ă©lectro-numĂ©riques et reprĂ©sentation gestuelle.
Jean-Jacques Gay Â
Critique dâart, Docteur en Science de la Communication et de lâInformation, membre de lâĂ©quipe CITU du Laboratoire Paragraphe de lâUniversitĂ© de Paris 8, Jean Jacques Gay est curateur, journaliste (Optical Sound, Artension et TurbulencesVidĂ©o), chargĂ© de mission auprĂšs de lâAICA France et directeur du festival accĂšs)s( cultures Ă©lectroniques de Pau. Il collabore avec diffĂ©rentes universitĂ©s et Ăcoles Nationales SupĂ©rieures dâArt (ENSBA, ENSAD) et, aprĂšs avoir Ă©tĂ© enseignant-chercheur Ă lâĂcole EuropĂ©enne SupĂ©rieure de lâImage Poitiers/AngoulĂȘme sur les narrations contemporaines et les arts technologiques, et reste consultant pour le Fresnoy, Studio National etinitiateur du format de rencontres Studio Critique (Aica, ADAGP,Fresnoy).
Annick Rivoire
Annick Rivoire, journaliste critique, observe les cultures et usages numĂ©riques depuis les dĂ©buts du Web, pour la presse nationale (LibĂ©ration, Courrier International) et Ă travers les mĂ©dias en ligne quâelle a fondĂ©s (Poptronics en 2007, Makery en 2014). Elle assure la conception Ă©ditoriale dâexpositions sur la science en transition, le jeu vidĂ©o, le Do it Yourself, lâart du code, a publiĂ© le livre Poptronics (Tombolo Presses, 2019), est co-auteure de BookNIAROF (2017), Second Life, un monde possible (2007).
https://www.poptronics.fr/
@Poptronicsfr
Lien vers la page sur le site de l’Esadse : https://www.citedudesign.com/fr/a/numerique-en-art-et-design-quelle-critique-pour-la-decennie-2020–662
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Rencontres organisĂ©es par lâunitĂ© de recherche Design et crĂ©ation de lâEsadse et soutenues par le ministĂšre de la Culture en partenariat scientifique avec les Archives de la critique dâart et artpress.