Arkadi Zaides
TALOS
Résidence
Hangar
Labo NRV
27/04/2017 - 28/04/2017
-
TALOS a été présenté aux Subsistances dans le cadre du festival Nuage Numérique.
Quelle chorégraphie peut émerger à proximité des frontières ? Quelles stratégies restrictives y influencent le mouvement ? Dans cette nouvelle réflexion, Arkadi Zaides se penche sur un système dynamique d’action et de réaction, de limitation et de transgression, de stase et de mobilité. Ce projet a été imaginé en réaction à TALOS, une initiative de financement européen qui a permis la conception d’un système avancé de protection des frontières terrestres européennes. TALOS était un projet collaboratif mené officiellement par dix pays entre 2008 et 2012. Ce projet a permis l’élaboration d’un système de surveillance qui peut être déployé en quelques heures à n’importe quel endroit. Le système consistait en une patrouille de robots mobiles et semi-autonomes qui parcourent les zones frontalières, offrant par leur simple présence une véritable performance.
Tout comme le projet d’Arkadi Zaides, le dispositif initial de TALOS tire son nom de la mythologie grecque. Selon la légende, Talos est un gigantesque automate de bronze offert par Zeus à son amante Europe, qui séjournait sur l’île de Crète. Talos était destiné à protéger Europe. Pour ce faire, il contournait l’île trois fois par jour et repoussait les pirates en leur jetant des rochers ou en les broyant entre ses bras puissants.
Aujourd’hui, ce sont les migrants et les demandeurs d’asile qui s’approchent des frontières extérieures de l’Europe. En réaction aux mouvements de population, l’UE met en place des stratégies pour fermer les frontières et des plans pour contrôler et endiguer le flux migratoire. Cependant, au grand désespoir des dirigeants européens, ces stratégies et ces plans n’ont pas eu l’effet escompté, et n’ont pas débouché sur une situation stable. Bien au contraire, ces précautions ont engendré de nouveaux mouvements migratoires, qui se sont heurtés à leur tour à de nouvelles stratégies de restriction. Au lieu d’apaiser la situation, ces mesures ont généré une situation où les migrants et l’apparatus protectionniste s’influencent constamment, créant de nouvelles dynamiques dans un étrange pas de deux.
Dans le cadre du projet TALOS, Arkadi Zaides a rassemblé une équipe de chorégraphes, de dramaturges, de vidéastes et de spécialistes de la robotique. Cette équipe développe depuis 2016 un modèle de conférence en réponse au projet européen initial.
La documentation générée par le projet TALOS originel souligne les collaborations extraordinaires entre les partenaires à l’origine de son développement, ainsi que sa complexité technologique. La rencontre entre le dispositif et les humains en zone frontalière n’est jamais mentionnée ni visualisée. L’équipe de Zaides s’efforce d’anticiper et de simuler une réalité future dans laquelle les machines deviendront entièrement autonomes et remplaceront les garde-frontières.
À l’aide de sources documentaires (images, documents, entretiens…) et de séquences d’animation créées de toutes pièces, l’équipe s’intéresse à différentes rencontres susceptibles de se produire entre les humains et les technologies frontalières autonomes. Ces scénarios spéculatifs permettent d’imaginer ce qui est encore impensable en termes d’interaction, d’idéologie, de déshumanisation, d’éthique et de droit. Déléguer l’acte de prise de décision à un agent technologique revient à basculer dans un système protocolaire, qui agit uniquement sur la base de codes et de scripts au détriment de toute considération éthique, politique et humaine. La mission d’Arkadi Zaides consacrée à TALOS consiste donc à remettre ce système en question, parallèlement à d’autres classifications artificielles fondées sur des protocoles qui constituent des prétextes à l’inclusion autant qu’à l’exclusion.
CREDITS
Arkadi Zaides est chorégraphe et performeur d’origine biélorusse, immigré en Israël à l’âge de 11 ans, désormais basé en France. Il propose ici un spectacle/conférence qui explore l’usage des nouvelles technologies dans les zones frontalières à travers le mouvement. TALOS s’inspire du projet du même nom, financé par l’UE, qui utilise des robots semi-autonomes pour détecter et surveiller les mouvements des humains, migrants, demandeurs d’asile et autres populations, qui s’approchent des frontières extérieures de l’Europe. Une technologie qui pourrait à terme remplacer les gardes-frontières.
Arkadi Zaides cherche à interroger le lien entre la technologie et l’humain dans une zone de conflit et met au jour les questions éthiques que le projet peut soulever à travers des images, des interviews, des mouvements…
TALOS a été présenté aux Subsistances dans le cadre du festival Nuage Numérique.
Quelle chorégraphie peut émerger à proximité des frontières ? Quelles stratégies restrictives y influencent le mouvement ? Dans cette nouvelle réflexion, Arkadi Zaides se penche sur un système dynamique d’action et de réaction, de limitation et de transgression, de stase et de mobilité. Ce projet a été imaginé en réaction à TALOS, une initiative de financement européen qui a permis la conception d’un système avancé de protection des frontières terrestres européennes. TALOS était un projet collaboratif mené officiellement par dix pays entre 2008 et 2012. Ce projet a permis l’élaboration d’un système de surveillance qui peut être déployé en quelques heures à n’importe quel endroit. Le système consistait en une patrouille de robots mobiles et semi-autonomes qui parcourent les zones frontalières, offrant par leur simple présence une véritable performance.
Tout comme le projet d’Arkadi Zaides, le dispositif initial de TALOS tire son nom de la mythologie grecque. Selon la légende, Talos est un gigantesque automate de bronze offert par Zeus à son amante Europe, qui séjournait sur l’île de Crète. Talos était destiné à protéger Europe. Pour ce faire, il contournait l’île trois fois par jour et repoussait les pirates en leur jetant des rochers ou en les broyant entre ses bras puissants.
Aujourd’hui, ce sont les migrants et les demandeurs d’asile qui s’approchent des frontières extérieures de l’Europe. En réaction aux mouvements de population, l’UE met en place des stratégies pour fermer les frontières et des plans pour contrôler et endiguer le flux migratoire. Cependant, au grand désespoir des dirigeants européens, ces stratégies et ces plans n’ont pas eu l’effet escompté, et n’ont pas débouché sur une situation stable. Bien au contraire, ces précautions ont engendré de nouveaux mouvements migratoires, qui se sont heurtés à leur tour à de nouvelles stratégies de restriction. Au lieu d’apaiser la situation, ces mesures ont généré une situation où les migrants et l’apparatus protectionniste s’influencent constamment, créant de nouvelles dynamiques dans un étrange pas de deux.
Dans le cadre du projet TALOS, Arkadi Zaides a rassemblé une équipe de chorégraphes, de dramaturges, de vidéastes et de spécialistes de la robotique. Cette équipe développe depuis 2016 un modèle de conférence en réponse au projet européen initial.
La documentation générée par le projet TALOS originel souligne les collaborations extraordinaires entre les partenaires à l’origine de son développement, ainsi que sa complexité technologique. La rencontre entre le dispositif et les humains en zone frontalière n’est jamais mentionnée ni visualisée. L’équipe de Zaides s’efforce d’anticiper et de simuler une réalité future dans laquelle les machines deviendront entièrement autonomes et remplaceront les garde-frontières.
À l’aide de sources documentaires (images, documents, entretiens…) et de séquences d’animation créées de toutes pièces, l’équipe s’intéresse à différentes rencontres susceptibles de se produire entre les humains et les technologies frontalières autonomes. Ces scénarios spéculatifs permettent d’imaginer ce qui est encore impensable en termes d’interaction, d’idéologie, de déshumanisation, d’éthique et de droit. Déléguer l’acte de prise de décision à un agent technologique revient à basculer dans un système protocolaire, qui agit uniquement sur la base de codes et de scripts au détriment de toute considération éthique, politique et humaine. La mission d’Arkadi Zaides consacrée à TALOS consiste donc à remettre ce système en question, parallèlement à d’autres classifications artificielles fondées sur des protocoles qui constituent des prétextes à l’inclusion autant qu’à l’exclusion.
Arkadi Zaides est chorégraphe et performeur d’origine biélorusse, immigré en Israël à l’âge de 11 ans, désormais basé en France. Il propose ici un spectacle/conférence qui explore l’usage des nouvelles technologies dans les zones frontalières à travers le mouvement. TALOS s’inspire du projet du même nom, financé par l’UE, qui utilise des robots semi-autonomes pour détecter et surveiller les mouvements des humains, migrants, demandeurs d’asile et autres populations, qui s’approchent des frontières extérieures de l’Europe. Une technologie qui pourrait à terme remplacer les gardes-frontières.
Arkadi Zaides cherche à interroger le lien entre la technologie et l’humain dans une zone de conflit et met au jour les questions éthiques que le projet peut soulever à travers des images, des interviews, des mouvements…