Bérénice SERRA

Restitution DSRA

02/09/2022

Conclusion du projet de recherche de Bérénice Serra

mené dans le cadre d’un DSRA au sein de l’Unité de recherche numérique en Art et Design de l’Ensba Lyon / ESAD Saint-Étienne coordonnée par David-Olivier Lartigaud.

Avec la participation de :

– Jean-Paul Fourmentraux : Professeur des Universités (Aix-Marseille Université), Socio-anthopologue spécialisé dans la culture numérique et le media-hacktivisme ;

– Valérie Perrin : Directrice de l’Espace multimédia Gantner ;

– Filipe Vilas-Boas : artiste.

Lieu de la restitution :

Vendredi 02 septembre à 18h

Galerie éphémère

le Bel Ordinaire

les Abattoirs, allée Montesquieu

64140 Billère

(A noter : une autre restitution, sous forme de conférence, aura lieu à l’ENSBA Lyon à l’automne 2022)

Présentation :

T’as déjà remarqué qu’il ne fait jamais nuit dans Google Street View ? Maintenant que tu le dis. Dans le ciel, au zénith de l’image-sphère, il y a comme un trou, un trou de poinçon. C’est surement l’algorithme, la réalité virtuelle, les neufs yeux, l’axe de la Terre. The sky is the colour of the death of the Internet. Les anonymes ont quitté la toile. Ils sont là, sur les écrans des téléphones qui n’appartiendront jamais à personne. Ils attendent. AirDrop « iUx8f » aimerait partager une photo — Refuser, Accepter.

Depuis 2018, Bérénice Serra développe un travail de recherche sur les implications esthétiques, à l’heure du numérique, de la notion de publication et des stratégies de création des publics. Le lien social dans nos écosystèmes numériques est promu sous la forme du « partage » (Sharing is Daring). L’utilisation du terme « partage » est pourtant stratégique. Elle exacerbe la dimension intime du lien social, mais cache ce qui constitue la véritable forme que la mise en réseau lui donne. Car dans les réseaux numériques, on ne partage jamais sans publier, sans rendre des choses publiques, et s’inscrire, qu’on le veuille ou non, dans un public.
Le travail de Bérénice Serra cherche donc à rendre visible ces mécanismes de « publication », par lesquels des publics se construisent dans l’ombre du partage. L’artiste parcourt ainsi leurs effets sur les images, le langage, ou encore les gestes. Depuis le début de cette recherche, elle a réalisé des œuvres hybrides, récoltant à la main des données, donnant à voir les visages d’une population numérique anonyme, invitant d’autres artistes à investir les représentations virtuelles de l’espace public.

Bio :

Bérénice Serra développe une pratique plastique et théorique qui interroge les modes de conception, de production et d’échange des formes culturelles à l’ère numérique, notamment autour de la notion de publication.

Ses projets comprennent entre autres : l’impression d’éditions à partir des langages du web, la mise en lumière du renouvèlement de l’écriture cursive par l’utilisation des écrans tactiles, l’organisation d’expositions sauvages sur des smartphones, la création d’un réseau hors ligne à partir de données personnelles récupérées sur les valises des passagers du réseau ferroviaire ou encore la conception d’un protocole permettant d’insérer des oeuvres virtuelles dans les vues 360 de l’application Google Street View.

Son travail a été exposé lors de nombreuses expositions, en France (Biennale Némo à la Cité internationale des arts de Paris, Shadok : fabrique du numérique à Strasbourg, Biennale internationale du design à Saint-Étienne, Mirage Festival à Lyon, Mucem à Marseille, etc.) et à l’international (Ars Electronica à Linz, CCA Kitakyushu au Japon, Athens Digital Arts Festival, Literaturhaus Liechtenstein, etc.).

Elle enseigne l’édition d’art et les pratiques numériques à l’école d’arts et médias de Caen/Cherbourg, où elle est en charge du DNSEP Design Éditions depuis 2019.